Bon.
En fait, quand je file je réfléchis : le discret chuintement de la roue, le cliquetis feutré des pédales et le sifflement mélodieux de la bobine lancée à très haute vitesse bercent mes circonvolutions méningées...
Filer la laine n'est pas difficile ni fatiguant, c'est en fait très monotone quand on a pris le coup de main et du coup on peut filer sans trop y penser un peu comme tout ce qu'on sait faire avec l'habitude.
Comme je ne file que des fils réguliers qui seront faciles à tricoter, je suis tout à fait capable de filer sans trop regarder ce que je fais, le fil sous mes doigts m'avertit dès que je me trompe, il devient plus épais ou plus fin, un coup d' oeil et tout rentre dans l'ordre.
Cependant filer la laine demande beaucoup de patience, le processus est assez long : il me faut bien 12 à15 heures pour obtenir environ 250 mètres de fil prêt à tricoter.
12 à 15 heures donc que je peux employer à cogiter (réfléchir à une autre association de fibres et couleurs par exemple), à m'instruire ou me divertir avec des programmes télé ou radio appropriés.
Filer la laine est pour moi un état d'esprit et avec lui la possibilité de rentrer dans une démarche intégrale de Do It Yourself.
Choisir les fibres, les carder, les mélanger, les associer, parfois les teindre dans le but d'obtenir quelque chose qu'on pourra à nouveau transformer en projet tricot, crochet ou tissage est tout simplement exaltant et le sentiment de la chose bien faite est réconfortant.
J'arrête, ok, je sors, voilà des images pour vous faire digérer mon propos :
Boucles de mohair au séchage
Production filage de la semaine
Bientôt en vente 1
Bientôt en vente 2
Je souhaite une belle et bonne semaine, je retourne me triturer les méninges !
Dodile